Canada: 5 impacts de l’annonce de la légalisation du cannabis sur son marché

Le nouveau Premier Ministre Canadien Justin Trudeau  a confirmé début décembre sa promesse d’une prochaine légalisation du cannabis.
« Je ne suis en fait pas en faveur de la décriminalisation du cannabis. Je suis en faveur de sa légalisation. Le taxer et le réglementer. Il est l’un des seuls moyens de le garder hors des mains de nos enfants parce que la guerre actuelle contre la drogue, ce modèle actuel ne fonctionne pas. Nous devons utiliser des données probantes et la science pour nous assurer que nous allons de l’avant sur cela « .
Beaucoup croient que la position positive de Trudeau sur le cannabis l’a aidé à acquérir en retour une partie des conservateurs anti-cannabis. Un sondage CBC mené en Septembre de cette année a révélé que 56% du Canada était en faveur de la légalisation complète.
Maintenant que M. Trudeau est au pouvoir et a promis d’entamer une réforme du cannabis «immédiatement», à quoi peut s’attendre l’industrie du cannabis canadien avec cette nouvelle ère libérale?
1. La fin de l’industrie du cannabis médical au Canada
Actuellement, les producteurs agréés du cannabis médical au Canada sont autorisés à vendre à des patients, avec l’approbation du médecin. La légalisation du cannabis va probablement assécher ce marché en croissance et les entreprises concernées. Ronald Levy, directeur des Cliniques de cannabis canadiens a non seulement exprimé des préoccupations au sujet des impacts financiers de la légalisation mais aussi sur le contrôle de la qualité.
« Parce que cette légalisation n’est pas claire pour l’instant, nous sommes tous ici en train d’attendre de voir quelle politique sera appliquée. En ce moment, la production est très réglementée. Ainsi, la qualité du cannabis produite est conforme, il est pur, et il n’y a pas de pesticides. Si on déréglemente ce côté de l’industrie, tout d’un coup, la viabilité médical du cannabis devient discutable. « 
Jusqu’à ce que Trudeau et sa très controversé « task force » expose leurs plans pour la légalisation, l’industrie du cannabis médical continuera à se soucier de son existence future sur un marché réglementé.
2. Une victoire pour les producteurs sous licence
Après la nouvelle que le Canada sera sous le règne des libéraux pour la première fois en une décennie, beaucoup dans l’industrie du cannabis débattent de ce qui bénéficiera le plus de manière significative à la légalisation complète à l’échelle du Canada.
Bruce Linton, chef de la direction de Tweed, le plus grand cultivateur de cannabis du Canada prévoit que ce sont les producteurs agréés qui sentiraient le plus grand impact positif:
« Ils (les producteurs agréés) sont importants, réglementés, et agissent en vertu des procédures d’expédition et comptables contrôlées – ils seraient le premier choix pour la livraison parce que c’est la meilleure manière par laquelle prendre contrôle de la chaîne d’approvisionnement»,
Lorsque la légalisation sera effective, il y aura sans doute un taux élevé de croissance et de demande. Cela va forcer les producteurs titulaires actuels à s’étendre et à employer du personnel supplémentaire, générant une multitude de nouveaux emplois pour un pays dont le taux de chômage est élevé depuis 12 mois (7,1%).
3. Les investisseurs Aplenty
Malgré la confusion angoissante sur les lois étatiques et fédérales aux Etats-Unis, les investissements dans l’industrie sont encore à un niveau record. Et tandis que le Canada a pris plus de temps pour tester l’ «eau verte», l’investissement lorsque la légalisation à l’échelle nationale prendra forme viendra avec beaucoup moins de complication au nord de la frontière. La confusion juridictionnelle disparaîtra complètement.
Un autre blocage pour les investisseurs dans le marché du cannabis aux Etats-Unis est l’hésitation à investir dans les régions les plus rentables de l’industrie en raison de lois fédérales. Beaucoup d’investisseurs auront de l’intérêt pour les services annexes, mais ne verront jamais une seule plante de cannabis. A pleine échelle, la légalisation canadienne ouvrira de nouveaux flux d’investissements tels que pour la culture et la livraison.
4. L’accès aux finances et l’impôt
Le marché du cannabis médical actuel au Canada assure que les producteurs agréés aient un accès limité à des services bancaires, d’assurances et de crédit, contrairement à l’Amérique, où les banques sont maintenues apeurées par la débâcle fédéral. La légalisation pour le récréatif va ouvrir tous les services financiers à l’industrie du cannabis. La légalisation permettra également d’augmenter la présence des entreprises de cannabis sur le Toronto Stock Market. Les Etats-Unis seront certainement horrifié quand en 2016, le Canada pourra annoncer 20 entreprises de cannabis en bourse alors qu’ils ont juste un … GW Pharmaceuticals britannique.
Le Colorado, cobaye pour les Etats et les nations voulant potentiellement légaliser le récréatif découvrent combien d’argent peut être acquis en taxant les ventes de cannabis (76 millions de millions de dollars en 2014, $ 125 prévu pour 2015). Une estimation approximative de la population suggère que le Canada serait capable de générer 6 fois plus de taxe ce qui équivaut à environ 750 millions $ US (2015). Cependant, ce chiffre hypothétique est applicable seulement si le Canada fixe leur taux d’imposition fiscale sur le même que celui du Colorado.
5. Economiser des millions en frais de justice
Alors que le taux d’arrestations pour des infractions liées au cannabis au Canada n’est même pas proche de ses voisins au sud, un rapport a démontré que le système de justice du Canada consacre jusqu’à 500 millions $ sur l’application des lois actuelles sur le cannabis. En fait, au cours de la dernière décennie sous le régime conservateur, les arrestations liées au cannabis ont augmenté à un rythme stupéfiant de 28%.
Trudeau a déclaré sa position sur cette question et vise à résoudre ce problème:
«Nous allons supprimer la consommation et la possession de marijuana du Code criminel, et créer de nouvelles lois plus sévères pour punir plus sévèrement ceux qui en fournissent aux mineurs, ceux qui exploitent un véhicule à moteur alors qu’ils sont sous son influence, et ceux qui vendent à l’extérieur du nouveau cadre réglementaire. «